dimanche 31 mai 2009

16 ans déjà et on se souvient toujours ...


Ce 31 mai 2009, à 10h30, Raymond Honoré Sensei nous avait convié pour participer à un entraînement pas comme les autres ... C'était à Carnières, au dojo de notre ami Thierry Coupin.
Une cinquantaine de karatékas, ancienne et nouvelle générations confondues, ont répondus présents pour ce training en hommage à notre regretté Satoshi Miyazaki Shihan.
16 années nous séparent déjà de ce jour où le maître a tiré sa révérence, mais son esprit planait toujours sur nous encore ce matin ...
Un entraînement comme Satoshi Miyazaki Shihan avait l'habitude de donner. La base toujours la base ...
Des kihons efficaces, sans détour, avec pour seul but de développer au mieux notre esprit martial.
Après cette belle et physique entrée en matière, arrivait le travail avec partenaire, et là aussi Raymond Honoré Sensei a pris le temps de rappeler aux plus jeunes pratiquants présents ce que Miyazaki Shihan s'efforçait de transmettre.
Le cours s'est clôturé par l'exécution de quelques katas appréciés particulièrement par Miyazaki Shihan : les 5 Heian, Sochin, Empi, et Gankaku.

Ce qui m'a beaucoup touché, à la fin du cours, c'est cet instant où Raymond Honoré Sensei a posé son regard vers la photo du Miyazaki Shihan, et a dit à haute voix "il est content de nous" ... conjugé à l'indicatif présent ...

Oss !

jeudi 21 mai 2009

Stage karaté à Knokke


Quelques lignes pour souligner le caractère conviviale et amical qui a marqué cette journée à Knokke.
Une journée riche en enseignement martial où chaque sensei a su capter l'attention des divers participants, sans temps morts, mais avec une intensité peu commune. Ca respirait la simplicité, l'échange surtout ...

Rob Pelleman Sensei a ouvert cette matinée en mettant le 'feu' par l'étude bien musclée du kata Jitte. Toujours fidèle à lui-même, complètement engagé dans le training et nous donnant le maximum !
Un entraînement sous la couleur de la puissance et de l'efficacité.

Mais nous n'étions pas au bout de nos surprises car l'après-midi fût tout aussi captivante sous la direction de Sergio Gneo Sensei qui nous a entraîné dans les différentes facettes du kata Nijushiho.
Un véritable kaléidoscope d'applications qui me fait penser à un miroir presque à l'infini de combinaisons de l'interprétation de chaque technique du kata.
Un entraînement très technique mais qui nous a embarqué dans un réel 'combat' sous diverses formes au fur et à mesure que le temps passait.

Quant à notre ami Jean-Pierre Meert, happy birthday Sensei !!

Le rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine ... Oss

mercredi 20 mai 2009

L'art du blocage


J’ai évoqué l’esquive dans un texte précédent, cependant, je dois admettre qu’éviter une attaque violente n’est pas du tout facile, le blocage reste un élément clé de notre bagage technique. Bien adapté, et compris aussi, il nous permet de mieux suivre le mouvement de l’adversaire et de le contrer très efficacement.

A force de pratique attentive, nous pouvons affiner notre perception de l’attaque. Je veux surtout dire par là apprendre à pressentir le moment précis ou l’autre se détermine à agir.
Il faut à tout prix éviter de travailler à deux en adoptant une attitude de frappe automatique, sans la moindre recherche de concentration. C’est ce que j’appelle la domination mentale sur l’autre. Quand je suis face à quelqu’un, que je laisse venir l’attaque, même dans cet état d’attente, je cherche à surprendre en anticipant sur l’attaque.

C’est seulement dans cette simultanéité entre la défense et l’action offensive qu’on peut trouver l’efficacité supérieure. Parce que si on demeure sur le plan de la réaction purement mécanique, du réflexe, le geste interviendra toujours ‘après’, un rien trop tard souvent, le corps risque de resté crispé et l’esprit inhibé.

Si anticiper sur l’attaque est déjà bien difficile, pressentir en plus la nature de celle-ci, sa trajectoire quand l’adversaire l’exécute sans ‘appel’, sans ce petit mouvement de préparation qui trahit l’intention, est encore plus délicat !

Il faut se situer dans la limite de ne pas provoquer l’autre en déclenchant soi-même l’attaque, mais ne pas non plus attendre passivement …Tout l’art du blocage est résumé sur ces quelques mots.
Et pour y parvenir, il n’y a pas de secret, il faut consacrer des heures à avaler des kihons, à s’imprégner parfaitement des mouvements de défense dans le vide. Même si pour une partie de pratiquants ce côté rigoureux et dur du karaté sous sa forme de kihons interminables peut sembler stérile si pas archaïque, c’est là qu’on trouve la clef du secret de l’efficacité de la parade.

En conclusion, il faut tout aussi bien se sentir capable de stopper une attaque soit avec un blocage puissant dans l’esprit de briser un bras, de propulser littéralement l’adversaire, soit bloquer en effectuant un léger crochet qui amène le poignet à la rencontre du membre adverse pour l’écarter légèrement dans une direction opposée à notre déplacement. De cette façon, le blocage accompagne d’avantage l’attaque qu’elle ne la contrarie et on peut ainsi conserver plus d’énergie pour une bonne contre attaque. Autrement dit, soit la manière forte, soit la manière légère … Mais quel que soit notre choix, il faut sans cesse à l’entraînement améliorer notre concentration, notre décontraction et notre mobilité. C’est essentiel pour écarter tout danger offensif.


vendredi 15 mai 2009

Une autre approche...

Une autre approche du karaté consiste à apprendre à bien esquiver et ensuite pivoter autour d’un adversaire pour contrer son attaque. Le rendre fou en quelque sorte …
Pourquoi pas s’inspirer du vieux principe du Ju-Jitsu : Ne jamais faire face à une attaque mais toujours faire face à l’adversaire.
C’est une voie que le karatéka doit aussi apprendre à explorer. Parvenir à éviter une attaque en nous déplaçant, pivoter notre corps tout en restant dirigé vers l’attaquant. Cette vision du combat nous permet de sortir de la trajectoire de l’atémi.
J’attire toutefois l’attention sur le fait qu’assimiler les différentes façons de frapper et d’esquiver en pivotant n’est pas simple. Il faut s’armer de patience et tester chaque possibilité des dizaines de fois, de manière à s’acheminer progressivement vers un combat libre avec pour but de tenter de surprendre son adversaire.

Cette autre approche du karaté est complémentaire et trop ignorée par la moyenne des pratiquants. Parce que le karatéka a pour principe de ne jamais se soustraire à une attaque. C’est un état d’esprit mais ce n’est pas toujours la bonne solution. Une esquive correcte nous met hors de portée de l’attaque tout en nous amenant assez près de l’adversaire pour le frapper, le saisir, le déséquilibrer, dans le laps de temps où il croit nous atteindre.

mardi 12 mai 2009

Citation

Nous devons être en harmonie et non combattre les lois fondamentales de l'univers.
Cela veut dire que nous ne devons rien faire qui n'est pas naturel ou spontané ...

Lee Jun Fan

dimanche 10 mai 2009

Nijushiho, vision angulaire...


Nijushiho est probablement un de mes katas préférés. Bien que chaque kata est merveilleux à sa manière … Nijushiho a quelque chose qui le rend spécial.

Pourquoi … ? Creusons un peu … le mot Nijushiho se compose de 4 kanji japonais : ni (deux) ju (dix) shi (quatre) et ho (pas – déplacements). Nihushiho aurait été créé par Maître Anikichi Aragaki et le nom signifie donc tout simplement « 24 pas ou entendez par là 24 étapes ». On pourrai aussi y voir un autre sens si on imagine que les combinaisons de 2 techniques sont deux fois plus puissantes (4) … Un nom simple mais ambigu qui a été à l’origine de bon nombres de débats. Si je le compare à un kata tel que Sochin dont l’attitude et le sentiment qui s’en dégage soulignent parfaitement le kata.
Nijushiho laisse la porte ouverte sur de nombreuses interprétations d’autant plus qu’il est pratiqué dans plusieurs styles de karaté : Shitoryu, Wadoryu et le Shotokan bien sûre.

La particularité de Nijushiho c’est qu’il nous ouvre la voie vers l’apprentissage du déplacement dans de nombreux angles en mettant l’accent sur une coordination du geste particulière. Une vision angulaire du combat … c’est vraiment de cela qu’il s’agit. Sensei Sergio Gneo, lors du training fédéral, a bien mis l’accent sur cette difficulté, surtout en riposte face à un ou deux adversaires.
Ce kata est l’outil parfait pour prendre vraiment conscience de ce que signifie la concentration totale.
Si, j’exécute heian shodan dans un angle inhabituel, face à un coin de salle par exemple, ça va … mais l’expérience devient un exercice périlleux si j’essaie la même chose et que je m’exerce à changer plusieurs fois d’angles avec Nijushiho ! Il est très facile de perdre sa coordination.

Ce qui m’attire dans Nijushiho c’est ce contraste entre mouvement lent et explosion de puissance brute. A la fois gracieux et rapide. Pour y parvenir, il faut affiner notre capacité à passer de l’attitude « relaxation » à l’attitude « tension ».
Ce qui nécessite une grande maîtrise du corps et de ses muscles. Nijushiho a cette profondeur et recèle d’un grand nombre d’éléments essentiels.