Chaque acte technique que nous étudions, apprenons et exécutons exprime quelque chose. Une attaque, une défense, une contre-attaque, une projection, etc…
Les grandis maîtres ont voulu nous transmettre en quelque sorte un « langage » à travers le karaté.
Les mots y sont remplacés par des gestes, et quand certains gestes ont une même application on peut les considérer comme des synonymes.
D’autres gestes ont la même forme mais une application différente, on peut donc alors les considérer comme des homographes.
Quand on combine tout ça comme pour écrire un texte (un kata), on utilise une syntaxe spécifique. C’est une manière d’enchaîner les mots (les gestes), en tenant compte des règles d’accord (la stratégie et la tactique) ou de la ponctuation (le rythme et la respiration).
Pour traduire certains textes (kata), il faut alors apprendre à les déchiffrer (le bunkai).
Il ne s’agit pas de faire une simple traduction mot à mot, mais il faut tenir compte de l’esprit du texte (l’esprit du kata). C’est pourquoi il ne faut pas s’arrêter à un seul texte (un seul kata) mais étudier les autres textes du même auteur (par exemple Funakoshi Sensei) pour assimiler l’ensemble du vocabulaire (les techniques), de la grammaire (la stratégie), de la conjugaison (la tactique).
A chacun de nous d’approfondir le texte (le kata) en le relisant (l’exécutant) de nombreuses fois. Après une longue étude (la pratique) on peut espérer obtenir une bonne traduction (l’interprétation d’un kata ou son bunkai).
Plus la traduction s’affine, plus on s’exprimera correctement dans cette étrange langue que l’on apprendra à maîtriser et transmettre à notre tour.
A vos plumes !
3 commentaires:
Excellent cet article et ses juxtapositions entre le Karatedo et le monde de l'écriture!
Il y a quelques temps déjà j'avais utilisé ce genre de formule sur un forum martial.La différence est que j'y faisais mention de similitude des lettres face aux kihon de base,des mots à ceux des enchaînements techniques(avec diverses interprétations,parfois subversives en elles)des phrases aux katas et des textes aux kumités.
L'écriture,le parler,la poésie,...étant des Arts à part entière,rien n'empèche le pratiquant de chevaucher sur le sien en cheminement avec eux.Merci Salvatore,celà prouve une fois de plus que peut importe le chemin menant au sommet de montagne vu que là haut le paysage est le même pour tous(même si certains et certaines empruntent un itinéraire semblable).Bonne soirée
Une mauvaise interprétation d'un kata peut-elle être considérée comme une erreur de syntaxe?
A Anonyme : On peut exécuter un kata sans "erreur de syntaxe", sans pour cela saisir parfaitement la profondeur du kata...
A MArco : Le chemin le plus court n'est pas toujours le meilleur ... Il faut parfois oser sortir du chemin tout tracé pour aussi laisser nos propres traces derrière nous. La culture d'esprit qu'on essaie parfois de nous imprégner trace des chemins trop propres, trop droits aussi ... Nous devons cultiver notre curiosité, découvrir les beautés qui sont masquées par de nombreux feuillages ... Tu sais lire entre mes lignes, tu sais aussi où je me situe ...
Le but est comme tu le dit d'arriver au sommet de la montagne et goutter au paysage.
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