Le karaté est avant toute chose un art martial de défense. Avec l’arrivée du karaté sportif, le karaté est aussi classé dans la catégorie des sports de combat. Malgré une préparation rigoureuse, on ne peut écarter le risque d’avoir des problèmes de différentes origines.
Les accidents et les incidents peuvent être sans gravité, ou au contraire, lourds de conséquences. Par une connaissance élémentaire de ces problèmes, il est possible de mettre en place une bonne prévention ou d’avoir le comportement adéquat face aux événements afin d’en réduire les risques de gravité. C’est pourquoi, cet article est tout particulièrement destiné aux instructeurs, afin qu’ils puissent réagir au mieux face à toutes situations qui se présentent lors d’un entraînement en dojo.
J’énumère ci-dessous une liste des cas qui peuvent se présenter. Tout d’abord les accidents de types musculaires :
L’élongation : Il s’agit d’un étirement des fibres musculaires au-delà de leurs possibilités. La douleur est vive, il n’y a pas d’ecchymose, l’arrêt de l’effort n’est pas subséquent. Traitement : dans un premier temps il faut procéder à un glaçage. Par la suite, massage doux.
Le claquage : Il y a rupture de quelques fibres musculaires. La douleur est très vive et oblige à l’arrêt de l’effort. Une ecchymose peut apparaître un peu plus tard.
Traitement : effectuer un glaçage pendant deux jours. Ne pas masser. Repos. Après 15 jours, on pourra pratiquer une rééducation progressive associée aux massages.
La déchirure : De nombreuses fibres sont rompues. L’ecchymose est rapide. La douleur est très importante. L’impotence fonctionnelle totale oblige à l’arrêt immédiat de l’effort.
Traitement : glaçage, pas de massage, l’intervention du médecin s’impose car si la déchirure est mal soignée, on peut assister à une calcification de l’hématome. Reprise de l’entraînement après rééducation 8 à 10 semaines suivant l’accident, et de manière progressive.
La rupture totale : le muscle est totalement sectionné. L’impotence est totale. La personne est incapable d’utiliser le membre touché.
Traitement : immobilité, intervention chirurgicale nécessaire pour suturer le muscle ou le réinsérer sur son os en cas de désinsération.
Les courbatures : Si votre préparation n’a pas été négligée, vous ne devez pas avoir de courbatures, sauf si le premier jour de votre entraînement, vous essayez de doubler votre effort. Ou alors en cas de reprise lors d’un arrêt de longue durée. Les courbatures se caractérisent par une sensation d’endolorissement. Elles peuvent apparaître lors d’un effort musculaire inhabituel, par exemple pour une personne qui s’initie au karaté. Il y a les courbatures immédiates, qui apparaissent dès la fin de l’exercice, et les courbatures différées, qui elles apparaissent le lendemain ou surlendemain.
Traitement : Massages doux avec une pommade relaxante ou bain chaud avec une poignée de gros sel. Pour les plus fortunés, le sauna peut aussi être un remède efficace. Une exposition au soleil peut aussi faire disparaître certaines courbatures. Il ne faut surtout pas prendre d’anti-inflammatoires car il n’y a pas de processus inflammatoire. Si la douleur est importante, on peut prendre de l’aspirine. Pas de glaçage.
Les crampes : Bien que sans gravité, une crampe est douloureuse. Elle peut entraver un entraînement ou une compétition. C’est une contraction musculaire involontaire.
Traitement : lorsque l’on sent venir le mal, arrêter l’effort et décontracter la partie concernée. Si la crampe est bien présente, glacer le muscle en extension forcée. Réaliser une application de froid à distance avec une bombe prévue à cet effet.
Faisons à présent le tour des accidents osseux et ligamentaires :
Les entorses : à la suite d’un geste malheureux, l’os est sorti de sa cavité articulaire mais a repris sa place. Ce déplacement a entrainé un traumatisme ligamentaire. Il y a trois types d’entorses. L’entorse du premier degré, c’est une simple élongation des ligaments. Le traitement consiste en un glaçage puis massage avec pommade. Reprise de l’entraînement au bout de 8 à 10 jours.
L’entorse du second degré, les ligaments sont partiellement déchirés. Une tuméfaction apparaît. Impotence fonctionnelle et douleur. Le traitement consiste en un glaçage mais une consultation médicale s’impose. Les massages, les anti-inflammatoires, la rééducation sont les remèdes pour ce type d’entorse.
L’entorse du troisième degré, la plus grave, les ligaments sont rompus ou désinsérés. La douleur est vive, l’impotence importante. Le traitement consiste en une immobilisation et une consultation dans un centre médical.
Les luxations : l’extrémité osseuse est sortie de la zone articulaire, provoquant une extension ou une déchirure des ligaments. Grande douleur, gonflement local, ecchymose, impotence fonctionnelle.
Traitement : appliquer des compresses froides ou de la glace. Placer un bandage de soutien sans trop serrer. Evacuer vers un hôpital. Surtout ne pas essayer de remettre en place l’articulation.
Voilà pour la plupart des cas qui peuvent se présenter à vous. Heureusement, cela n’arrive pas tout les jours… Mais au cas où, il faut pouvoir réagir vite et bien.
D’autres douleurs apparaissent plus régulièrement, sans grande gravité mais parfois entraînant une gêne respiratoire pour la personne. Je pense tout particulièrement au fameux point de côté. Cette douleur se situe sous les côtes, à droite ou à gauche.
Traitement : exercer une pression de la main posée sur la zone douloureuse, ce qui soulagera en principe assez rapidement. Ralentir l’effort et procéder à une respiration plus ample. Veiller à bien expirer. Pour éviter ce point de côté il suffit simplement de procéder à un bon échauffement, débuter lentement l’effort et s’entraîner régulièrement !
Autre « bobo » bien caractéristique au karatéka, les ampoules. Ce sont des cloques remplies de sérosité. Ces plaies surviennent aux endroits où le corps est soumis à un frottement répété. En karaté, les pieds sont les plus souvent touchés, surtout lors d’un entraînement de style kumité bien poussé !
Traitement : Désinfecter avec une solution antiseptique. Percer ensuite avec une aiguille stérilisée, ne pas enlever la peau, protéger par un pansement stérile.
Dans un prochain article, j’aborderai les traumatismes fréquents et les malaises.
Vous voilà plus rassuré à présent …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire