BUBISHI : L'étude de l'art du combat dans un esprit de guerrier. Ce blog est un espace d'échange pour les passionnés d'art-martiaux, en particulier les pratiquants de karate-do.
mercredi 3 mars 2010
Dojo ou salle sans âme ...
De nos jours, le terme "dojo" est employé sans la moindre hésitation pour qui veut pratiquer l'art martial quel qu'il soit ... judo, aikido, karaté pour n'en citer que quelques uns.
Il ne désigne ni plus ni moins qu'un club. Ce club chauffé ,avec parfois des tatamis moelleux agréés et quelques photos poussiéreuses de grands maîtres dont personne ne connait le nom , devient par miracle un "véritable dojo" ou se cotoyent sans aucune gène, le pratiquant comme le spectateur. Dojo ou salle de spectacles ? A vous de juger.
Les pratiquants deviennent de simples clients, souvent peu regardant sur l'enseignement. Pourvu que l'enseignant ait un "kimono" blanc avec une belle ceinture noire comportant plusieurs "Dan" et s'exprimant avec quelques termes japonais.
Les pratiquants de ces "salles de sport" sont souvent nombreux , l'ambiance y est joyeuse et l'enseignement chaleureux. Mais comment pratiquer proprement un art martial dans un endroit ou plus rien n'est respecté ? Que restera t-il de l'enseignement après quelques années ? Le pratiquant sera t-il capable après ces années d'expliquer à nouveau toute cette culture et philosophie des arts martiaux ?
Les véritables dojos ou l'on enseigne la voie ont tendance à disparaître au profit des salles de sports ou les règles basiques comme le respect, la discipline ou encore la tolérance, ne s'appliquent plus.
Le pratiquant qui ne respecte pas le dojo ,ne respecte pas non plus les grands maîtres fondateurs comme Gichin Funakoshi.
Ce karatéka là, restera toujours un petit karatéka qui pratiquera un petit karaté ...
PS. La photo ci-dessus illustre le premier dojo de maître Funakoshi. Dojo inauguré en 1936 à Mejiro et baptisé "Shotokan".
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5 commentaires:
tout à fait d'accord mais il y a un laissé aller de certain sensei qui fait que le nouveau karatéka n'est pas au courant de certaines discipline et que pour lui c'est normal ce qu'il fait car ce n'est qu'une sale de sport pour lui.
Mais voilà un dojo n'est pas une sale de sport typique,il y a un rituelle de salut et de respect à chaque instant.
Et c'est là qu'on reconnait l'ART du karaté .
Il est certain qu'un dojo doit avoir ces règles que l'on doit respecter sinon c'est la récréation ou plus personne ne respecte les règles martiales.
Les règles du dojo doivent être instruites dès le commencement de la pratique, aussi il est bon que l'adepte ne soit pas trop jeune pour pouvoir comprendre quelque peu ces valeurs.
Sensei Bruno et Sensei Salvatore, vous faites de moi un de vos élèves les plus heureux. Si vous saviez depuis combien de temps j’espérais une reprise en main de notre cher club et, par là, de notre Dojo ! Bien que tous les élèves puissent, à leur aise, lire le Dojo Kun qui figure in fine de leur licence, certains, malheureusement, ne comprennent plus la signification première de notre art martial. Le karaté est un art qui nécessite un travail de tous les instants : approcher la forme mais rechercher l’informe ; écouter le silence ; emmagasiner les connaissances ; appréhender le chemin puis trouver le sien. Et tout cet ensemble, tout cet échange de savoir de Maître à élève se distille patiemment, leçon après leçon, dans un lieu sacré : le Dojo. Je me suis toujours efforcé, lorsque vous me permettiez de donner cours aux poussins d’inculquer outre les bases de notre art, les premiers rudiments de l’attitude qui doit régner dans le Dojo, de l’attitude que doit avoir l’élève envers les Sensei, de l’attitude entre l’élève et les gradés, de l’attitude que je définis par le mot respect. Un mot qui vaut son pesant d’or ! Respect : déférence que l'on a pour quelqu'un ou pour quelque chose, au sens actif, c'est-à-dire exprimant le respect ressenti (cf. dictionnaire Le Littré). J’en terminerai avec cette citation de Platon : Il n'y a rien de bon ni de mauvais sauf ces deux choses : le respect qui est un bien et l'ignorance qui est un mal. Bubishi itsuka, Bubishi itsumo. Onisan. Oss !
Dans un vrai dojo, lorsqu'on fait silence et qu'on ferme les yeux, on perçoit les cris et les claquements de kimonos des générations de karatekas qui nous ont précédé... On ne fait qu'un avec ceux qui ont sué et saigné en ces lieux.
Parfois même quand on écoute bien on parvient à entendre les enseignements du sensei qui a marqué le lieu de son empreinte...
Victor
Bonjour à tous. Je sais pertinemment bien que tout le monde n’a pas la possibilité ou les moyens de posséder un PC mais je suis consterné du peu d’intérêt, si je me base sur les quelques réactions, que les parents et les adultes ont porté aux divers commentaires de Salvatore Sensei à propos du Dojo et de tout ce qui le concerne. Le Bubishi club serait-il lui-même devenu un club sans âme ? Où les pratiquants se désintéresseraient-ils à ce point du savoir qui leur est dispensé par nos Sensei ? J’ose croire de tout mon cœur que je me trompe !
J’ai connu un temps, qui n’est pas si loin, où les élèves quel que soit leur grade, arrivaient à l’heure, se présentaient en tenue dans le Dojo, saluaient le lieu dans lequel ils entraient. Ensuite, sans qu’il soit nécessaire de le dire, formaient de petits groupes pour répéter l’un ou l’autre kata, tentaient, à force de répétions, de perfectionner un mouvement qui laissait à désirer. À l’approche de l’heure du début de la leçon, un sempai demandait à ce qu’on s’aligne et, dès cet instant, régnait un silence religieux ; aussi bien dans le rang des enfants que des plus gradés. Après l’échauffement, les élèves se répartissaient en divers groupes, et, il ne fallait pas une demi-heure pour former les rangs ! Quand débutait la leçon proprement dite, c’est là que l’élève commençait à comprendre tout le sens de la philosophie du Karaté. Et, sans que l’on puisse s’en rendre compte, tout à coup, cette magie devait prendre fin parce que le temps nous surprenait dans sa course inlassable vers l’instant à venir. Sensei et élèves se regardaient avec ce petit air de complicité : les premiers se disant « Je suis satisfait de vous » ; les autres « Merci pour votre savoir ». Venait le salut de l’au revoir. Le salut où l’on se remémore tout ce que le Sensei a dit, a montré. Tout ce que l’on garde en soi pour la prochaine leçon et prouver au Sensei que nous sommes digne de l’intérêt qu’il nous porte.
Merci à tous ceux qui ont eu la patience de me lire jusqu’au bout. Onisan. Oss !
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