
La joie prolonge la vie ....
Alors pour l'année 2009, je vous souhaite toute la joie du monde !
BUBISHI : L'étude de l'art du combat dans un esprit de guerrier. Ce blog est un espace d'échange pour les passionnés d'art-martiaux, en particulier les pratiquants de karate-do.
Pour cette année, ce samedi 6 décembre sous le regard attentif de St Nicolas, c’était notre dernier entraînement fédéral pour 2008 !
C’est toujours un moment auquel on veut assister, un peu comme une dernière journée scolaire.
Il y règne toujours une atmosphère particulière. On veut laisser au maître une ‘bonne image’ de nous même pour l’année écoulée. Alors on se dit qu’on va tout donner sur cet entraînement.
Sauf que le maître à cet instant, devient de plus en plus exigeant de nous.
Il a raison au fond, car il nous a dit et redit des dizaines et des dizaines de fois ce qu’il faut faire, ne pas faire.
Si dans l’art du combat, outre le mental, la vitesse et la puissance sont deux critères très importants, la finesse technique demeure l’élément clé.
Ce qui signifie que la vitesse ou la force, sans la forme technique correcte, n’est pas bien utile. Pour être complet, il faut pouvoir arriver à développer ces trois paramètres.
Lorsque nous effectuons une technique en karaté, on doit extérioriser ce qui vient de l’intérieur. On doit pouvoir démontrer par sa justesse et sa pureté qu’elle est applicable en combat, qu’elle peut devenir instinctive, et respecter la bio-mécanique de notre corps. Le tout forme un équilibre.
Tous ces éléments nous permettent d’approcher au mieux une certaine pureté technique, marque de fabrique de notre école de style JKA.
Tout au long de notre parcours martial, nous essayons d’augmenter notre bagage de connaissances. C’est une recherche que chacun d’entre nous entreprend de façon différente. C’est notre moteur … ce qui nourrit notre passion.
Prenons l’exemple des katas. N’avez-vous jamais ressenti le besoin d’enrichir un kata en y versant toujours plus, ces petites choses que vous avez accumulé durant toutes ces années d’entraînement ?
Je parle ici de fragments personnels assemblés et qui un jour forment ce qu’on appelle le fameux « savoir technique ».
Un resenti profond et intérieur qui nous ouvre les yeux sur toute la substance contenue dans tel ou tel kata.
Bien sûre, quand on s'engage sur cette voie, un seul kata peut être redécouvert sous différents angles.
Je dis « redécouvert » car pour ceux qui pensent connaître un kata « à fond », je risque de les décevoir. Mais ça n'engage que moi.
Car qui peut prétendre maîtriser un kata totalement ? Et puis, ça veut dire quoi « connaître un kata complètement » ?
Chaque fois que je m’attaque à l’étude d’un même et seul kata, peu importe lequel, je découvre qu’il contient toujours plus de significations importantes. Un peu comme l’horizon d’une mer calme … on pense pouvoir le toucher, et on sait très bien, qu’en fait, il n’en est rien. Mais à force de chercher, notre niveau monte (pas celui de la mer … rire) et on pourra transmettre à notre tour notre savoir.
Tout cela est possible grâce à l’enseignement que nous recevons de nos Sensei, qui eux aussi, continuent de chercher sans cesse afin de nous donner ces précieuses clefs.
C’est seulement de cette façon qu’on peut juger de la qualité d’un karateka. Tout simplement par la richesse qu’il est capable de palper et d’extraire d’un seul kata.
Oss !
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Souper 10 ans Bubishi |
De Cours Régional Bubishi 2008 Pour découvrir les photos de cette soirée, petit click sur la photo ou sur le lien ci-dessus ... |
"Je pense que la compétition est une excellente chose aussi bien moralement que physiquement, mais il ne faut jamais oublier que le Karaté est plus qu'un sport, il ne faut pas négliger l'éthique même du Karaté. Car :
Le Karaté commence par les katas et continue par les katas car au-delà des épreuves physiques il n'y a pas de fin matérialisée du Karaté.
La pratique constante des katas fera découvrir puis assurer à chacun la sagesse et la paix intérieure.
Par l'exécution répétée des katas au cours des ans suivant ce qui précède vous serez amené à découvrir ce qu'est réellement le Karaté."
Raymond Honore Sensei, 6eme Dan JKA
Autrement dit, l’attitude mentale obsédée par la victoire nourrit un optimisme excessif, qui, à son tour, nourrit impatience et irritabilité.
Les pratiquants qui ne songent qu’à la victoire finissent par perdre toute notion d’humilité.
Ils commencent par ignorer ou mépriser ceux qui les entourent et, ainsi, se crée des ennemis.
La bonne attitude consiste fermement à ne pas perdre, quel que soit l'adversaire, en prenant conscience de nos propres forces et en faisant preuve d'une conviction inébranlable. Le tout en adoptant une attitude conciliante afin d'éviter les frictions avec autrui.
Le karateka doit chercher à exhaler la douceur et cultiver la force intérieure. Etre prêt à faire face à chaque instant. Une consigne qui s'applique merveilleusement à maints domaines de notre vie quotidienne.
Mes premiers souvenirs de Tekki me ramènent à ces vieux clichés photographiques montrant maître Funakoshi dans cette fameuse posture du cavalier. Ce kiba dachi, position fondamentale qui caractérise la série. On dit même que Funakoshi les aurait étudié tout particulièrement pendant plus de dix ans !
Et pourtant, ces katas peuvent refouler certains pratiquants car ils ne captent pas toujours aussi vite notre attention. Série de mouvements étranges et parfois impossibles à imaginer en application … mais ils recèlent plus de petits ‘trésors’ qu’il n’y paraît à première vue.
Sergio Gneo Sensei a réussi dernièrement à nous faire palper toutes ces richesses parfois dissimulées sous quelques techniques anodines. Il nous a amené peu à peu à l’orientation réelle des Tekki, c’est-à-dire le combat rapproché. Insistant sur le mouvement des hanches surtout dans un bunkai avec un ou plusieurs partenaires. Le déplacement n’est pas toujours la solution idéale, mais une bonne rotation des hanches peut être tout aussi efficace pour parer au danger. On a souvent tendance à cataloguer les Tekki vers une stratégie de combat plaçant le combattant dos à un mur pour faire face à plusieurs opposants. Mais il n’y a pas que ça dans les Tekki.
Selon un instructeur de kempo Okinawaien, célèbre pour ses écrits concernant la frappe traditionnelle des points vitaux, en correspondance avec les théories de la médecine chinoise, Naihanchi serait l’un des katas les plus dangereux en terme de self-défense.
Cet auteur recense en effet pas moins de 120 points de pression (si l’on considère les trois katas ensemble) qui peuvent être utilisés pour défaire rapidement un opposant !
D’un point de vue biomécanique le travail de la position kiba dachi permet de mieux sentir la sensation d’enracinement et permet aussi de développer la notion fondamentale dans les arts martiaux en général qui est l’équilibre. L’entraînement aux différents Tekki développe une musculation spécifique destinée à former les membres inférieurs et la taille à de rudes épreuves pour la suite afin que nous puissions encore mieux aborder les autres katas supérieurs.
Adolescent, il s'intéressa aux arts martiaux et plus précisément au judo. Mais très vite, il s'orienta vers le karaté qui le fascinait. Il fit ses débuts dans une école de Gōjū-ryū, un karaté traditionnel aux fortes influences sino-okinawaïennes. A la fin de ses études secondaires, il passa sa ceinture noire devant maître Mahatokai.
Il fut remarqué par la "Japan Karate Association" qui, grâce à un soutien financier, lui permit en 1958 de rejoindre l'université de Takushoku à Tokyo. Là, Miyazaki fit partie de l'équipe de karaté et fut entraîné par maitre Masatoshi Nakayama en personne, fondateur de
A l'université, Satoshi Miyazaki apprit le Shotokan, Il remis sa ceinture blanche et recommença son apprentissage à zéro. A ses côtés, il avait des équipiers comme Asano, Kisaka, Ochi et Tabata. Ensembles, ils furent premiers au championnat du Japon par équipes. A titre personnel, Satoshi se classait invariablement parmi l'élite.
Après l'université, au début des années soixante, Miyazaki rejoignit
C'est à la fin de 1967 que maître Miyazaki fut envoyé par
Si les autres grand-maîtres tenaient le devant de la scène, maître Miyazaki, d'une allure frêle et effacée, restait discret. Il était toutefois un adversaire redoutable, même contre des concurrents plus grands, plus lourds ou plus puissants que lui grâce à un sens incroyable de l'anticipation.
Ceux qui l'ont connu disaient de maître Miyazaki qu'il était l'illustration même des cinq caractéristiques essentielles du karatéka, à savoir la modestie, l'honnêteté, la courtoisie, le courage et contrôle de soi. Il était de plus doté d'une très grande générosité.
Son enseignement était dur et intense. Il était un grand adepte des "kihon" et faisait répéter inlassablement les différents mouvements à ses élèves. Il attachait beaucoup d'importance aux détails du geste et à la précision de la technique. Pour lui, l'éducation et le karaté ne faisait qu'un. Ses "kata" préférés étaient "Kanku-Sho", "Hangetsu" et "Empi". Il ressemblait à un vrai félin, avec son air impassible. Il avait un sens de l’anticipation extraordinaire, avec ses attaques de jambes et de poings !
C'est le 31 mai 1993 que Miyazaki Senseï nous a quitté, emporté par une longue maladie. Il lutta courageusement pendant plusieurs années sans laisser transparaître la moindre souffrance. Mais cette fois, il ne sortit pas vainqueur de ce combat.
Il est nécessaire de pouvoir se donner le temps à la réflexion parfois, surtout après certains entraînements. Ces moments où le maître réussi à soulever un voile qu’on ose pas toujours toucher.
Avez-vous déjà vu de quelle façon le karateka essaie de se convaincre qu’il est ‘intouchable’. L’idée qu’il se fait de lui en s’imaginant dans une situation de combat réel. Car dieu merci, la plupart d’entre nous n’avons jamais été mis en ‘situation de danger’ dans la vie réelle, c’est plus juste de l’écrire de la sorte. Mais qu’arriverait-il si tel était le cas ?
Pensez-vous que votre ‘gedan barai’ enchaîné avec votre ‘gyaku tsuki’ suffiraient à vous sortir des griffes de l’agresseur ? Parce que c’est là où nous faisons une erreur … On pense que l’agression sera unique, une impulsion de la part de notre assaillant, un point c’est tout !
Alors là oui, on a peut-être une petite chance de s’en tirer sans trop de dégât.
Mais imaginez à présent que votre agresseur est un fonceur, un gars qui ne se contentera pas de vous filer un seul pain, mais plutôt une bonne rafale de 5 ou 6 missiles !!!
Eh bien dans la plupart des cas, c’est là que nous serons confrontés à la pénible réalité. Nous ne sommes pas préparés à ça … ou plutôt, nous ne nous préparons pas assez à cette situation.
Ce déclic c’est Gneo Sensei qui me l’a donné lors du dernier training partagé à ses côtés.
Il a réussi à nous faire prendre conscience qu’avec une préparation adaptée, une mise en situation réaliste, que tout est possible. Nous pouvons parvenir à repousser plusieurs assauts consécutifs. Fluidité dans le geste technique, zanshin, patience et persévérance sont les maîtres mots. Nous devons pouvoir y arriver car le karaté est un art de défense par excellence. C’est donc aussi vers ça que nous devons axer nos efforts au dojo. On a souvent tendance à l’oublier, à minimiser cette brèche qui peut s’avérer fatale dans notre pratique.