jeudi 28 février 2008

Quatre mots ...


Il nous est déjà tous arrivé, à un moment ou l'autre, de ressentir le besoin de nous arrêter. De jeter un regard sur notre vie, sur ce qui compte réellement dans notre existence. Même souvent inconsciemment, on se surprend à faire le bilan d'une vie. De ce qu'elle nous a apporté, de ce qu'elle nous réserve encore ...
La méditation conduit certains d'entre nous vers des voies diverses.
Mais pour quelques uns, la vie, le passé, le présent et le futur se résument en quatre mots ... "Karate toute ta vie".


Tokui kata, sacré casse-tête !

Dans notre progression personnelle, nous sommes souvent confronté à ce choix délicat : quel kata choisir pour qu’il devienne notre tokui kata. Plus personne aujourd’hui ne doute de l’importance de ce choix.

A l’approche d’un stage, j’ose toujours espérer que ce kata sera abordé par les différents maîtres, afin d’encore mieux l’approfondir, découvrir d’autres facettes du kata, me l’approprier toujours un peu plus.

Parce que le tokui kata ce n’est pas qu’une simple affaire de cœur. La connaissance parfaite du schéma, l’analyse des techniques, du rythme, l’exécution correcte en harmonie avec le corps, la recherche de la bonne technique respiratoire, le travail énergétique, sont autant de facteurs primordiaux. Mais cela ne suffit pas, connaître c’est pouvoir démontrer et appliquer la gestuelle sortie du contexte du kata pour l’adapter à des situations diverses de combat, sur des terrains parfois inhabituels.

Lorsqu’on choisi un tokui kata, on vit avec, presque constamment. C’est toujours chercher à l’approfondir, à tous les stades de la compréhension. Ce kata devient le ‘nôtre’. Il va nous permettre de peaufiner nos connaissances sous formes d’exercices divers tels que les kihon ou bunkai créatifs. Ca veut dire aussi que pour choisir un bon tokui kata, il faut déjà posséder un bon bagage technique qui puisse nous permettre d’élargir notre choix.

Certes, on sent mieux tel kata que tel autre. Le choix n’est pas toujours innocent. Car avant toute chose, le choix du tokui kata c’est un peu l’expression de notre profil de combattant.

Et enfin quand on trouve notre ‘favori’, faut-il encore le soumettre à l’œil du tigre, oh pardon …. L’œil du grand maître … et là, ce n’est pas encore gagné !!

Ceci dit, ce tokui kata évolue, avec nous, en fonction de notre état de santé, de notre âge, de notre maturité martiale aussi. N’avez-vous pas déjà eu envie d’en posséder plus d’un ? Un ou deux autres qui en général viennent éclairer le premier. Compléter notre palette, car c’est dur de s’arrêter sur un seul tokui … y’a tellement à prendre dans chaque kata. Sacré casse-tête !


mardi 19 février 2008

Hikite

Et si on parlait de ce fameux ‘Hikite’ …

Ce mot sur lequel tout bon instructeur doit pouvoir insister. Quelle est sa signification, que nous apporte-t-il ?

Hiki c’est tirer vers l’arrière, et Te c’est la main … ok tout le monde aura compris qu’il s’agit donc de tirer le poing à la hanche.

En karate, une technique ne s’exécute jamais seule, nous essayons toujours de trouver une coordination du corps en général. Notre corps trouve donc certaines marques afin de concourir à l’efficacité maximale d’une technique. Je pense tout particulièrement à la force de rotation des hanches. Le hikite est donc un mouvement compensatoire qui vient accroître la puissance d’un mouvement. Ca, c’est la pointe de l’iceberg … Mais que peut-on dire de plus, que peut-on trouver si on plonge la tête sous l’eau ?

Si pour la plupart d’entre nous, le hikite signifie ‘ramener la main à la hanche opposée’, considérons ça comme une vue fondamentale qui donne une bonne base de travail. Mais il faut savoir qu’il y a plusieurs sortes de hikite, et qu’on ne ramène pas toujours la main à la hanche. Allez, cherchez un peu …

En fouillant, n’existe-t-il pas des hikite à plusieurs niveaux, sur la poitrine, à l’épaule, près de la tête, etc.
Et pourquoi pas se servir du hikite comme saisie ! Cette fameuse main qui revient en arrière peut servir de saisie pendant que l’autre main frappe. On peut tout combiner et pimenter l’art de combattre.
Maître G.Funakoshi allait même jusqu’à dire que le hikite consistait à attraper la main d’attaque de l’adversaire et à la tirer vers l’intérieur tout en la tordant pour amener le corps de l’adversaire en appui sur celui du défenseur (voir l'illustration).

Kase Sensei écrivait que le hikite devait aussi être cérébral et pas seulement mécanique.

Bon, et dans le cas de deux coups simultanés … genre yama tsuki … ? Alors le hikite s’exerce par une pression vers le sol. Une impulsion qui pousse le sol en sens contraire.
Le hikite se retrouve aussi dans chaque technique de jambe, que ce soit un mae geri, yoko geri, mawashi geri et autres. Il est tout simplement plus perso, camouflé sous une garde haute ou basse.
D’après certains experts, il y a 9 façons de faire hikite …

Enfin, le hikite, c’est un peu le ying et le yang, le plus ou le moins, l'action et la réaction. Il existe dans tous les gestes, même s’il ne se traduit pas toujours avec la main.

lundi 18 février 2008

Précepte n° 15 du karate-do

"Considérez les mains et les pieds de l'adversaire comme des lames tranchantes".

Autrement dit, même les mains et pieds d'un non-pratiquant peuvent s'avérer dangereux.
Quand sa vie est en jeux, un néophyte peut tout aussi bien libérer une puissance considérable et extraordinaire, et ses membres devenir tout aussi dangereux que ceux d'un pratiquant.
Que l'adversaire soit, ou non, initié aux arts martiaux, ne doit en aucun cas nous leurrer sur son potentiel.

Sagesse chinoise ...


L'important, c'est l'efficacité dans ce que l'on fait, avec toujours la même philosophie.
Ne craint pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter.
Sagesse chinoise...

samedi 16 février 2008

Double choc

Répondant à l’invitation de Bruno Toma Sensei, Sawada Sensei nous a enseigné l’art de creuser un peu … Apprendre à voir la face cachée d’une technique. Aller au-delà de l’application traditionnelle.

Il a attiré notre attention sur les doubles techniques, celles qu’on exécute des deux mains. Citons à titre d’exemple Juji uke, ce fameux blocage en croix. Le sens premier de cette technique est de stopper une attaque toute en puissance.

Mais si on creuse un peu, qu’on change d’attitude, qu’on ose ‘entrer’ dans l’attaque portée par l’adversaire, on s’aperçoit que le juji uke peut cacher un gedan barai audacieux accompagné d’un tate tsuki destructeur ! La forme demeure … l’attitude diffère. Voilà un exemple de la face cachée d’une technique. Passionnant non ?

S’appuyant sur un passage de Heian Godan, le maître nous a amené peu à peu vers cette curiosité martiale. Et à partir de là, lorsque le déclic s’opère, tout est permis … blocage, contre-attaque, saisie. La manière de placer son corps auprès de l’adversaire permet de tirer le maximum de la position adoptée. Le zenkutsu dachi est tout approprié pour une projection. Il suffit de bien placer le genoux de la jambe avant et le tour est joué. Enfin voilà un karate que j’apprécie, un peu moins traditionnel, un peu plus rebel !

Les doubles techniques sont nombreuses … kaki wake uke, morote uke, asami uchi, yama tsuki, etc …
Dans cet esprit, essayez d’imaginer ce que vous pourrez appliquer sur chacune d’entre-elles !

lundi 4 février 2008

Précepte n° 16 du karate-do

"Faites un pas hors de chez vous et ce sont un million d'ennemis qui vous guettent".

Autrement dit, dès qu'on pointe le nez à l'extérieur de notre domicile, pour nous retrouver en lieu public, nous devons considérer que nous nous retrouvons entourés d'ennemis potentiels, et qu'il faut toujours rester sur nos gardes.
Ce seizième précepte demeure plus que jamais d'actualité. La violence urbaine à laquelle nous sommes confrontés chaque jour nous rappele que le danger est toujours présent.

dimanche 3 février 2008

Potion magique !


On parle beaucoup d'Astérix en ce moment ...
Rassurez-vous, en karate il n'y a pas de potion magique ... mais il y a de la répétition !

Blocages en profondeur …

Pour contrer des techniques de poing ou de jambe, il faut les connaître mais surtout il faut y appliquer de bons blocages.

A terme, nous avons parfois tendance à oublier l’importance d’un exercice basic : effectuer un blocage efficace et parfait dans sa forme.
A juste titre, c’est surtout le constat de Gneo Sensei.

Or, si on exécute un blocage dans sa forme correcte, si on saisit son sens et son but, on peut alors bloquer l’attaque de n’importe quel adversaire.
Mieux encore, certains blocages comme age uke, gedan barai ou soto ude uke peuvent mettre un terme rapide à l’affrontement. Il est donc important de s’entraîner aux différents blocages, de s’y préparer au mieux.

Le travail seul d’abord, sous forme de kihon, ensuite le travail avec partenaire qui permet de prendre véritablement conscience du bon timing et de la vitesse d’exécution. C’est vers cet esprit du ‘kaeshi ippon kumite’ que Sergio Gneo Sensei nous a conduit peu à peu. Une ouverture vers l’explositivité propre au kumite et un pas de plus vers la maturité du combattant.

C’est une grande chance que nous avons de suivre l’enseignement de notre directeur technique. Par une simple remarque, il nous ouvre parfois une porte pour nous amener vers le combat en toute liberté.
Pendant le cours, le ‘maître des lieux’ vogue de lignes en lignes, regarde l’un travailler puis l’autre, passant d’une extrémité à l’autre de la salle, en conseille certains, en rectifie d’autres.

A l’origine du karate, un débutant n’était autorisé qu’à pratiquer que les blocages. Ce n’est qu’après un certain temps qu’il apprenait à frapper des poings et des pieds. Mais jamais avant d’avoir travaillé longuement les blocages. Que constate t’on aujourd’hui ? Les gens ne veulent plus beaucoup travailler les blocages … or les blocages sont la spécificité de notre karate.

Quel que soit notre grade ou notre âge, nous devons apprendre à les travailler en profondeur.

A cela, je serai tenter d’ajouter quelques séances de ‘durcissement’ des avant-bras, façon ‘old school’.
Ca n’a jamais fait de mal à personne !