jeudi 19 février 2009

Travail avec partenaire


Le travail avec partenaire donne un sens concret à notre pratique martiale.
Au travers de cet échange, le mouvement étudié deux à deux nous donne la possibilité d’expérimenter le corps. Il développe nos compétences martiales et motrices. Cet aspect du travail au dojo n’est pas à négliger et nous est très bénéfique.
Le travail avec partenaire fait évoluer chaque pratiquant selon son propre rythme et améliore les aspects psycho-physiques.

On s’aperçoit vite qu’en général le corps est trop rigide et les techniques trop petites. L’exercice avec partenaire nous permet de nous comporter de la façon la plus naturelle possible. Seule une longue expérimentation face à un (ou une) partenaire ouvre les portes d’une bonne compréhension des techniques.
Kihon et kumite ont tendance à devenir trop mécaniques pour beaucoup de pratiquants.
Or, quand on a en face de soi un (ou une) partenaire qui accepte l’échange, l’élément le plus important devient la concentration. Elle seule vous permet de trouver l’harmonie avec l’autre. Dans un premier temps il faut arriver à sortir du cliché de l’apparence extérieure. Essayer de vous harmoniser avec le mouvement intérieur de votre partenaire. On commence à comprendre alors l’essence même du karaté.
Si ensuite on parvient à nouer une complicité avec le ou la partenaire, on arrive rapidement à atteindre des limites insoupçonnées et extraire le maximum de potentiel de soi-même mais aussi du (ou de la) partenaire. Une évolution technique mais surtout une évolution humaine.
Le rôle et l’encadrement de l’instructeur est très important quand on aborde cet exercice. Il doit montrer et transmettre, c’est aussi ça l’aspect éducatif du karaté.

dimanche 15 février 2009

Dojo Kun


Il y a certaines attitudes à ne pas adopter lorsqu’on pratique un art martial. Des principes à respecter pour soi, pour ceux qui nous entourent, pour ceux qui nous ont transmis leur savoir, et finalement pour ceux qui continuent de nous permettre de pratiquer sous leur direction.
Alors, en cette période de début d’année, je pense qu’il n’est pas inutile de rappeler les principes fondamentaux.
Le lieu où nous pratiquons, se décompose en deux idéogrammes : Do et Jo. Le premier signifie la voie et le second le lieu. Le Dojo est donc par traduction littéraire le lieu où l’on trouve la voie. Il est associé à un code d’éthique appelé le Kun qui définit une certaine moralité à suivre.
Le Dojo Kun est définit par les cinq préceptes suivants :

Hitotsu Jinkaku Kansei Ni Tsutomuru Koto.
S’efforcer d’ avoir un esprit parfait. La perfection du caractère. Notre force de caractère nous permet de résoudre les problèmes sans utiliser la violence.

Hitotsu Makoto no Michi-mamoru Koto.
Garder la voie de la vérité. Notre sincérité au travers de la recherche de la voie. Elle ne doit pas se faire de manière égoïste ou prétentieuse.

Hitotsu Doryoki No Seishin-Yashinau Koto.
Cultiver et entretenir son mental. C’est l’esprit de l’effort. L’apprentissage de notre art et notre évolution ne se fait pas sans efforts. Nous devons faire preuve de patience et de persévérance.

Hitotsu Reigi-Omonzuru Koto.
Respecter les règles. C’est surtout notre conduite respectueuse envers les autres. Agir de bonne manière.

Hitotsu Kekki No Yu-Imashimuru Koto.
Eviter toute conduite agressive. La passivité … paradoxalement , la force ne doit être employée qu’à des fins légitimes.

Alors, à l’avenir, nous devons tous et toutes faire un effort en ce sens, dès que nous posons un pied dans un dojo, n’oublions pas de mettre en application ces préceptes du Dojo Kun.
Au-delà de ces grandes lignes, il y a un tas de petites choses auxquelles on pourrait déjà remédier très naturellement . Je pense, par exemple, au nombre de karatékas que je vois parfois entrer dans un dojo, la ceinture pendante autour du cou, aux personnes qui oublient de saluer dès leur entrée et lorsqu’elles quittent le dojo, à la façon de se positionner lorsqu’on s’aligne pour le salut (le respect des grades et de l’ancienneté) etc etc ….

Oss !

Comment et pourquoi le Dojo kun...


Une caractéristique de l'entraînement dans un dojo de karaté au Japon, qui n'est pas souvent rencontré en Occident, est la récitation du Dojo kun à la fin de l'entraînement. C'est un ensemble de principes enseignés aux enfants et aux débutants. Le Dojo kun n'est pas toujours récité à chaque pratique de karaté,et quand il y a un cours d'adulte, il n'est pas lu à haute voix.

Réciter le Dojo kun en choeur au dojo a plusieurs objectifs; il aide chaque personne à intégrer les idées et les concepts du karaté, il peut également aider à développer le sentiment d'appartenance à un groupe qui a des objectifs communs. C'est un retour au calme après une séance d'entraînement. Il apaise et calme l'esprit et peut aider l'individu à réfléchir pourquoi il vient s' entraîner plusieurs fois par semaine.

Normalement, le Dojo Kun est récité après une courte période de méditation (mokuso) à la fin du cours. Les élèves sont alignés par ordre de grade avec le professeur faisant face à l'avant où le Dojo kun est parfois accroché. Le plus haut gradé dit "seiza"; les élèves s'agenouillent. Pour les garçons, les genoux devraient être placés de sorte que deux poings côte à côte puissent s'y insérer. Pour les filles, les genoux sont serrés et se touchent. La procédure normale est que l'élève le plus gradé récite une ligne et que le reste de la classe la répète jusqu'à la fin de la séquence. Après le cinquième précepte, l'élève le plus gradé dit "mokuso" et tous ferment leurs yeux pour méditer. Après ces efforts donnés à l'entraînement, la méditation sert de transition pour nous ramener aux réalités de la vie quotidienne .

Quand le moment de méditation est fini l'élève le plus gradé dit "mokuso yame". Les élèves et le professeur sont en position " seiza" vers l'avant. "Shomen ni rei", on salue le fondateur (lorsque son effigie est exposée),le professeur se tourne pour faire face aux étudiants, l'élève le plus gradé dit alors "Sensei ni rei",les élèves et le professeur se saluent. "Otagai ni rei", le troisième salut s’effectue entre élèves . Ensuite, le maître se lève et les pratiquants se lèvent à leur tour par ordre de grade en commençant par les plus hauts gradés.

Ces cinq préceptes, permettent au karaté d'être perçu comme quelque chose de plus qu'une méthode de combat ou un sport de compétition moderne. Ignorer les concepts présents dans le Dojo kun aura à la longue un effet négatif, à la fois sur le pratiquant et sur l'évolution du karaté en général.

De nombreux sports de combat se veulent efficaces, et le sont certainement en situations réelles ; ils en font même parfois leur marque de commerce, la réputation de leur école.
Mais la finalité du Shōtōkan est le développement de l'individu. Si une victoire en compétition ou l'efficacité en auto défense font la fierté d'un pratiquant, ce n'est pas uniquement dans ce domaine là qu'il sera jugé dans un club de karaté qui respecte ces cinq préceptes.



L'origine du Dojo Kun


La forme du Dojo kun peut varier d'un style à un autre style, d'un dojo à un autre dojo, mais en général les sentiments et les idées de base concordent dans le plus grand respect.
Le dojo, c'est l'endroit où l'enseignant partage sa passion et ses connaissances avec ses élèves. De nos jours, la dimension sportive du karaté est parfois privilégiée; il faut marquer des points, gagner des championnats et l'idée de dépassement de l'individu à tendance à être le plus souvent remplacée par le besoin de dominer les autres au lieu d'essayer de se développer intérieurement. Au dojo, il faut laisser son "Moi" à la porte.
Si vous faites une recherche avec Google sur le Dojo kun, vous obtiendrez environ 206,000 résultats. Plusieurs sites écrivent que Funakoshi est l'auteur de ces règles. L'histoire du Dojo Kun est cependant en grande partie inconnue. Funakoshi pratiquait la calligraphie comme loisir, mais personne n'a retrouvé de travail calligraphique existant d'un Dojo kun créé par Funakoshi. En outre, il n'y a aucune référence, livre ou texte du Dojo kun existant avant la deuxième guerre mondiale. Les livres écrit par Funakoshi ne contiennent absolument aucune mention d'un Dojo kun. Même son autobiographie, Karate- Dō, ma voie, ma vie, ne la mentionne pas.
Sakugawa "Shungo" Kanga (1733-1815), de son vrai nom Teruya Kanga,originaire de Akato Cho (ville de Shuri, Okinawa),est crédité comme étant le premier ayant créé un ensemble de principes qu'on doit suivre tout en étudiant le karaté, et fut repris par la suite dans tous les styles. Il est généralement considéré comme étant le premier maître "officiel" du Karate, ayant sorti l'enseignement du Karaté du secret en ouvrant une école. Il est à l'origine du style Shuri-Te. Matsumura Sokon fut un de ses élèves les plus connus
Le texte des cinq préceptes que nous avons aujourd'hui est probablement une composition de la JKA à l'époque de Nakayama et Okazaki. Le Dojo kun a vraisemblablement été rédigé afin de convaincre le Général Mac Arthur et les autorités alliées, de permettre au Japonais de continuer la pratique du karaté en dépit de l'interdiction de pratique des arts martiaux au Japon. Le site actuel de la JKA mentionne maintenant que le Dojo Kun a été composé par les seniors de la JKA. Ce qui est certain cependant, c'est que Funakoshi a écrit dans son autobiographie Karate-dō Ichiro, les cinq règles ainsi que le Niju kun.

samedi 14 février 2009

Gojushiho Sho

Chaque cours fédéral est toujours un moment particulier, attendu, surtout après une semaine bien chargée. C’est aussi l’occasion, pour nous, instructeurs, de pouvoir nous entraîner à notre tour, souvent sous la direction de notre Directeur Technique.
Et dès le début de l’entraînement, on se demande toujours vers quoi il va nous emmener.
Les premiers kihons dévoilent parfois un indice ou l’autre … Empi uchi, shuto uke, nukite … jusque là, rien ne permet de deviner vers quelle voie, vers quel kata aussi nous allons.
D’autres techniques prennent ensuite le relais … Jodan shuto mawashi uchi, une fois en gyaku, une fois en ‘poussée’ … ça y est, le voile se lève peu à peu …
Haito gedan uke, tate shuto, zuki … cette fois, le kata Goju Shiho se profile peu à peu. Reste à voir vers quelle forme nous allons … la petite, la grande, le Sho ou le Dai…
D’autant plus qu’ils peuvent paraître très semblables, gorgés de similitudes, mais si différents au fur et à mesure qu’on les découvre.
Pour ce samedi, ce sera le ‘Sho’. Mais étais-je pour autant parvenu au bout de mes surprises ? Non …
Car après quelques échanges avec partenaire, le maître nous a vraiment conduit là où il voulait arriver : le combat à distance très rapprochée. Ce que chaque karatéka appréhende le plus !
Car nous ne sommes pas ‘naturellement préparé’ à ce type de situation. Plus question de se placer à une distance ‘hors combat’ souvent lointaine. Ici, on est dans le combat de rue, dans l’adaptation immédiate à l’attaque de l’adversaire. Il n’y a plus de ‘garde’. L’un frappe, pousse ou saisit, l’autre réagit. La situation peut vite devenir très complexe.
Mais au final, on évolue dans le sens de la décision, l’adaptation dans l’action.
C’est à cela aussi que nous prépare Goju shiho Sho … 54 pas !