dimanche 30 mars 2008

Stage International JKA de Louvain-la-Neuve


Le week-end dernier se déroulait la stage annuel de la JKA francophone en Belgique.
La cité universitaire de Louvain-la-Neuve accueillait plusieurs centaines de karatekas fidèles à ce rendez-vous.
Deux invités de marque étaient venus spécialement du Japon :
Kawawada Sensei 8eme dan JKA et Mori Sensei 7eme dan JKA.

Kawawada Sensei demeure une de mes plus grandes références martiales. Grand expert en kata, il a abordé de façon très approfondie deux katas en particulier lors de ce stage : Nijushio et Chinte. Avec une préparation minutieuse et un détail du bunkai hors du commun. Les entraînements de Kawawada Sensei sont toujours placés sous le signe de la pureté technique.
Un maître qui nous donne à chacune de ses apparitions une grande leçon de simplicité.
Un homme accessible et ouvert à tous, quel que soit notre niveau.

Ma grosse révélation, cette année, c'est Mori Sensei. J'avais déjà eu l'occasion de suivre un entraînement sous sa direction, mais je n'avais pas encore perçu réellement l'homme qui se cachait derrière cette personnalité. Là, maintenant, je sais. Quel guerrier !!! Un expert du kumite.
Plutôt 'balaise', ce colosse impressionne par son explosivité et sa précision de frappe.
Personnellement, j'ai eu l'immense honneur de lui servir de partenaire pendant deux petites minutes et de subir un de ses balayages dont il a le secret.
Autant vous dire que j'ai bien décollé ...
On sent tout de suite que Mori Sensei a été un grand combattant. Sa devise : ne jamais laisser à l'adversaire le temps de placer une attaque !
Vous l'aurez compris ... c'est un fonceur.
Mori Sensei a tout de même abordé également durant le stage deux katas : Meykio et Tekki sandan.

En plus de ces deux grands experts de la JKA, nos instructeurs nationaux tels que Sawada Sensei 7eme dan JKA et Raymond Honore Sensei 6eme dan JKA (pour n'en citer que deux ...) ont également dispensé des entraînements précieux.
Evidemment, tout cela n'aurait jamais vu le jour sans le dévouement, la volonté et le 'savoir faire' de notre Chef Instructeur JKA Belgium : Sergio Gneo Sensei 7eme dan JKA.

Un stage qui, une fois encore, a fait briller le karate en Belgique. Un stage qui laisse en nous des 'flash' extraordinaires. C'est grâce à ces moments là qu'on se sent avancer dans la voie que chacun d'entre nous cherche. Toujours ce long chemin vers lesquel Satoshi Miyazaki Sensei nous a guidé.
Oss !

Bubishi à Louvain-La-Neuve ... 2008

Notre petite équipe en déplacement à Louvain-La-Neuve ...

Tranches de vie.
Les arts-martiaux sont le dépassement de soi, une école de vie.
Nous savourons tous ensemble ces moments précieux de la vie.
Souvenirs souvenirs ...

Kawawada Sensei - Kata Sochin

Ne nous privons pas du plaisir de regarder Kawawada Sensei exécuter le kata Sochin.
Je vous invite à partager ce fabuleux moment de la finale du Shoto Cup, Tokyo, 1985.

vendredi 28 mars 2008

Kumite : Yahara Sensei - Mori Sensei

Voici un combat d'anthologie entre Yahara Sensei et Mori Sensei.
Malgré la fougue de Yahara, observez de quelle façon Mori avance vers lui ... Quel mental ! Un vrai régal !!!

PS. L'arbitre central est Asai Sensei, et pour les observateurs (merci Raymond) vous pourrez reconnaître parmi les arbitres un certain Miyazaki Sensei (à l'époque il portait la barbe).
On le reconnaît au moment où Asai Sensei consulte les arbitres, juste après les deux superbes mawashi geri portés par Yahara à partir du sol .... Et si je ne me trompe, l'autre arbitre est Tanaka Sensei.

samedi 15 mars 2008

Oui, c'est possible !


Nous nous sommes déjà posé la question : qu’est-ce qui nous a motivé à pousser la porte d’un dojo ? Quelle force nous animait pour nous lancer dans la pratique d’un art martial ?

Sans doute pour beaucoup d’entre nous, le besoin de pouvoir assurer notre défense personnelle. Pour quelques uns, les souvenirs de jeunesses relayés par les films d’arts martiaux et de quelques légendes qui en sont nées.
Au travers de notre pratique, nous puisons une force intérieure et une satisfaction personnelle variable d’un individu à l’autre.

Certains s’orientent très vite vers la compétition, le karaté sportif . D’autres persévèrent dans l’exploration approfondie des katas, essaient de percer leur sens, leur mystère aussi, une quête qui prend parfois toute une vie ...
Oui, ces gestes et ces techniques qu’on répète des milliers de fois et qui, au bout du compte, sont censés nous permettre d’affronter plusieurs adversaires !!

Et pourtant, quand je vois les compétiteurs actuels, la plupart n’utilisent pratiquement pas les nombreuses techniques précieuses qui composent nos katas … c’est un paradoxe non ! Quand on sait que les anciens maîtres, experts au plus haut niveau, se cantonnaient pratiquement qu'à l’étude des katas.
Quand j’entends les compétiteurs déclarer qu’il est impossible d’appliquer les techniques issues des katas lors d’un combat dans le cadre d’une compétition … je pense qu’ils ont raté quelque chose d’essentiel dans leur parcours martial.

L’application des katas en combat ‘sportif’ est possible … Oui, c’est possible ! Sergio Gneo Sensei nous l’a encore prouvé lors de l’entraînement qui marquait le dixième anniversaire de notre club Bubishi. Dans le cadre de l’étude du kata Bassai Sho, le maître nous a peu à peu, emmené vers un combat tout en fluidité face à plusieurs adversaires. Avec des gestes simples et naturels, où la technique est omniprésente, et qui parviennent très vite à déstabiliser un adversaire coriace.

Alors, prétendre que cela relève de l’impossible, qu’il y a d’un côté le combat, et de l’autre le kata, c’est faux ! Il y a « le » karaté .
Vouloir à tout prix former des karatekas compétiteurs limités est une erreur qu’il faut éviter de commettre. La richesse des techniques qui constituent nos katas est immense. Il n’y a pas de raison de s’en priver en combat.

10 Anniversaire club - Photos

Ce mercredi 12 mars, nous avons eu l'honneur de recevoir Sergio Gneo Sensei 7èmè Dan JKA pour marquer les 10 ans d'existence de notre Ecole Shotokan Karate-Do JKA Bubishi, fondée par Bruno Romanelli et moi-même. Une belle histoire d'amitié fondée sur une passion commune.
Dix années pendant lesquelles Bruno et moi avons unis nos efforts pour répercuter, le plus fidèlement possible, l'enseignement qui nous est transmis depuis nos débuts.
Une décennie marquée de hauts et de quelques moments plus difficiles. Mais comme le soulignait Sergio Gneo Sensei : Ca en valait la peine !

Voici quelques arrêts sur images ...

dimanche 9 mars 2008

Précepte n° 14 du karate-do

"L'issue d'un affrontement dépend de votre manière de gérer les pleins et les vides".

Autrement dit, l'important en combat, c'est la faculté de pouvoir gérer les forces et les faiblesses de notre adversaire.
Jouer sur le faux et le vrai et parvenir à manoeuvrer l'ennemi.

Bassai dai - Bassai sho ... surpasser nos limites

C’est la seconde fois que j’aborde sur ce blog le kata Bassai. Sans doute parce qu’il fait partie de ces vieux katas qui ont un sacré passé. Aussi pour le fait que Sergio Gneo Sensei les a remis à l’honneur lors du dernier training national.

Je dis ‘vieux’ car Bassai a été introduit sur l’île d’Okinawa au 14ème siècle et qu’il aurait subi de nombreuses modifications avant d’être transmis sous ces deux formes que nous connaissons aujourd’hui, Bassai dai (la forme longue) et Bassai sho (la forme courte).

On dit même que certaines techniques pourraient être d’origine chinoise et indienne !
Bassai, le nom est souvent traduit par ‘pénétrer la forteresse’. Bassai c’est aussi ‘surpasser nos limites’ ou encore ‘vaincre nos obstacles’. Une référence lointaine aux prêtes, qui à l’époque, défendaient leur temple.
Mais le sens profond de Bassai, c’est en quelque sorte de prendre l’inconvénient et de le tourner en avantage dans le but de se surpasser. Un concept enraciné dans les principes du Bouddhisme.

N’allons pas imaginer que notre style shotokan possède l’exclusivité de la famille des katas Bassai. Il existe jusqu’à 8 versions des katas Bassai pratiqués dans divers styles.

Si on évoque plus souvent Bassai dai, il est tout aussi intéressant de s’arrêter un peu sur son petit frère, Bassai sho. Caractérisé par le maniement du bo (long bâton). Il faut bien maîtriser Bassai dai avant d'aborder Bassai sho. Autant Bassai dai dévoile une puissance brute, autant Bassai sho renferme une puissance intérieure.

Comme l’a parfaitement introduit Gneo Sensei au cours de l’entraînement, Bassai sho permet au karateka de se familiariser avec les différentes saisies et clés.

Pourquoi saisir, par exemple pour immobiliser, mobiliser, projeter, déséquilibrer, créer une ouverture dans la garde, maintenir une distance, empêcher l'utilisation d'armes, ou tout simplement créer un contact pour mieux contrôler l'autre dans ses mouvements. Enfin, saisie pour attirer l'adversaire vers soi ou au contraire se faire attirer vers lui en réaction !
Un exercice qui demande beaucoup de concentration face à un partenaire puissant, rapide et déterminé. On s’aperçoit alors très vite les faiblesses du karateka peu familiarisé à ce genre d’exercice.

Pourtant, n’est-ce pas là un aspect essentiel ? Une façon très efficace et réaliste pour nous amener au combat réel ? Le karate n’est pas fait uniquement de frappes de poings et de pieds … mais aussi de saisies, de clés, de balayages, d’amenées au sol, etc. L’étude de Bassai sho est là pour nous le rappeler et peut-être que les instructeurs devraient aborder plus souvent toutes ces combinaisons lors des entraînements réguliers.

Evidement, on reste toujours admiratif devant l’exécution parfaite de Gneo Sensei sur les passages les plus lents (et difficiles) de Bassai sho. Je pense tout particulièrement au début du kata en 'bo uke' et au final composé de mouvements circulaires en 'tsukami uke'.
Un régal pour les yeux et une nourriture vitale pour notre âme de passionné.