mardi 28 avril 2009

Quelle technique choisir ?

J’ai évoqué précédemment le travail avec partenaire, et forcément, les uns ne sont pas les autres … alors, face à telle ou telle personne, quelle technique choisir pour être efficace .

Le principe du karaté étant de ne jamais attaquer en premier, on se retrouve donc la plupart du temps dans le rôle de ‘Uke’.
Celui qui doit faire face à une attaque.

Une bonne façon de tester une technique de défense est de supposer que l’adversaire nous est, à priori, supérieur. Pourquoi ? Parce que une technique ne mérite d’être retenue que si elle a toute chance d’être efficace dans l’hypothèse où l’adversaire serait plus puissant, plus grand, voire même plus vif que soi-même.

L’approche du combat est différente que si on agit contre un adversaire à force égale. Et surtout ne pas toujours penser qu’un adversaire demeure ‘passif’ après son attaque et qu’il me laissera le temps nécessaire pour riposter à mon aise !
J’irai même plus loin dans ce raisonnement, une technique de défense doit aussi être efficace en cas d’encerclement. Pendant mon blocage, je ne dois jamais perdre de vue qu’un autre protagoniste peut éventuellement m’attaquer presque simultanément. Comme il n’est pas toujours bon de reculer pour bloquer. On peut aussi avancer sur une attaque ou choisir de pivoter et de sortir de l’axe d’attaque pour effectuer une bonne parade. Ce qui permet d’éviter un débordement rapide en cas d’enchaînements multiples d’un ou de plusieurs adversaires.
Avez-vous remarqué que dans les katas les blocages se font presque toujours en avançant …

Evidemment, pour parvenir à tester notre technique, il nous faudra faire face à un adversaire capable de frapper correctement en maîtrisant l’art de l’attaque.
Je pense bien sûre à une attaque fulgurante, rapide, avec une bonne puissance de pénétration sans oublier une concentration mentale sans laquelle rien n’est possible.

dimanche 26 avril 2009

Le partenaire idéal ...


Le partenaire idéal est celui qui joue le rôle d’une cible non passible. Quelqu’un qui nous attaque souplement, sans discontinuer pour nous obliger à nous mouvoir.
Bouger avec ou sans blocage, mais sans jamais le perdre des yeux.
Afin d’éviter de rester toujours dans un même axe, car c’est bien trop conventionnel et la dimension mentale du combat se trouve tronquée.
C’est bien plus réaliste et enrichissant ! On apprend ainsi à se croiser, à pivoter, à enchaîner des actions. Arriver peu à peu à entrer dans la peau de l’agresseur et de l’agressé. Faire en sorte que toutes les opportunités soient exploitées par l’un comme par l’autre.

Si on sent la possibilité d’exécuter une attaque, si on voit une ouverture, si on remarque que l’autre appréhende une réaction, tout demeure possible dans un travail avec partenaire.
Les techniques doivent être réalisées avec un esprit d’engagement souple, avec contrôle et kime. Mais à chaque instant on doit sentir le danger, même dans cette souplesse de déplacement. Chaque attaque doit être menée à leur terme. Avancer imperceptiblement vers lui ou en cherchant à le contourner
Il peut nous arriver de marquer une pause, par ruse, ou pour mieux chercher la faille dans la concentration de notre partenaire. Les possibilités sont tellement nombreuses.

Même pour un débutant, le travail à deux est une excellente entrée en matière. Il faut bien sûre prendre le temps d’expliquer, de mettre en confiance. C’est le rôle de l’instructeur.
Par exemple dans un premier temps demander simplement d’éviter les attaques, très lentes au début puis un peu plus rapides, tout en restant contrôlées. Et à chaque fois qu’il nous tourne le dos, une touche légère sur la tête ou dans le dos, juste pour lui signaler combien il est alors vulnérable. Avec des élèves plus avancés, on aborde les différentes façons de pivoter pour frapper ou pour esquiver, bloquer, tout cela de façon bien méthodique en alternant les exercices dynamiques qui permettent à la longue d’affiner les mouvements de base. Car la technique de base est le point clé d’une bonne évolution.

Ce n’est qu’un exemple, mais je pense qu’avant tout, l’instructeur doit être le partenaire idéal de chaque élève …car c’est à lui qu’il convient de montrer l’exemple à suivre.

jeudi 23 avril 2009

Karate reality ou réalisme du karaté ...


Cette réflexion me vient à l’esprit souvent lorsque j’observe les gens (karatékas avancés) travailler avec partenaire. La dernière fois, c’était au stage de Louvain-la-Neuve.

Mais comment parler de réalisme et d’efficacité si notre partenaire ne nous porte que des ‘demi-attaques’ ? Nous ne serons jamais confronté à une situation de danger réel et notre karaté s’en trouve irrémédiablement édulcoré.
Car le constat est révélateur, dès qu’on s’exerce en mettant un peu de ‘pression’, on se fait fusiller du regard, ou on devient la bête curieuse. J’exagère un peu dans les termes, mais je ne suis pas loin de la vérité.

Dans l’exercice avec partenaire, bien des pratiquants pensent frapper sincèrement quand ils constatent que leur coup aurait porté si leur partenaire ne s’était pas écarté poliment. Mais cela n’est pas suffisant … un agresseur ne frappe pas stupidement droit devant lui. Il cherche à toucher et suit .. Il cherche surtout à surprendre, se déplace, grignote quelques centimètres, et son attaque jaillit sans appel !
Sans parler des grimaces accompagnant certains blocages ou parades. Et le durcissement des avant-bras, ça existe non ... J'aborde même pas les projections !
Le défaut aussi de beaucoup consiste à penser frapper en sachant que le partenaire va esquiver de tel côté et en anticipant son déplacement.
Frapper mécaniquement, sans ‘communiquer’ avec le partenaire ne permet pas une approche sincère du combat.
Et c’est en allant dans cette voie qu’on perd peu à peu la capacité de lire en l’autre lors d’un combat libre. Je ne pense pas ici au débutant, mais plutôt au pratiquant 'expérimenté' et qui se conforte dans cet état d’esprit bien confortable.

Par exemple, lorsqu’on s applique à plusieurs sur un bunkai, il faut un certain engagement. Pas travailler avec à l’esprit le fait de ne ‘pas toucher’ mais plutôt appliquer un bon contrôle sur une frappe ferme et convaincante. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut s’entraîner dans l’harmonie et la décontraction.
La concentration traduit toujours la sincérité d’un karatéka. Il faut être ‘authentique’ dans nos gestes et notre pratique. Pas stagner dans une attitude de ‘show’ et croire qu’on va pouvoir se sortir d’une situation à risque en évoluant de cette façon au dojo.
Nous devons toujours, même si on travaille au ‘ralenti’, rechercher l’état d’esprit ‘un coup, une vie !’
Et pas se limiter à avaler de la technique en se posant uniquement les questions ‘ma position est-elle correcte ?’, ‘Je le prend ici, je me déplace comme ça …’, ‘Tiens il m’a frappé jodan à la place de chudan …’, ‘Mon équilibre…ail ail ail !’ …
Et au final, dans tout ça, on risque d’oublier l’essentiel du travail avec partenaire : l’authenticité et le réalisme de notre karaté.
Oss !

samedi 18 avril 2009

Stage International JKA Louvain-la-Neuve 2009 - Le groupe Bubishi




Souvenir en images du groupe Bubishi pour cette édition 2009 avec notre ami Rob

Stage International JKA Louvain-la-Neuve 2009 - Instructeurs

Mori Sensei

Bura Sensei

Sawada Sensei

Gneo Sensei

Honore Sensei

Wattiaux Sensei

Kasajima Sensei

Meert Sensei


Okuma Sensei

lundi 13 avril 2009

Guerrier...

Le grand art de Mori Sensei c'est qu'il existe dans le combat.
Tel un guerrier qui cultive son esprit en polissant son arme, Mori Sensei nous montre comment cultiver notre mental au travers de nos gestes, de nos actes, de nos attitudes ... Ses techniques sont pures, simples et efficaces.

Toujours égal à lui-même, comme un arbre vigoureux qui résiste aux assauts du vent, il nous ouvre sans cesse la voie pour cultiver nos racines.
Oss Sensei !

Précepte n°7 du karaté-Do

"Calamité est fille de non vigilance"

Autrement dit, le malheur provient toujours de notre propre faiblesse. Ces mots s'appliquent à toute notre vie quotidienne. Si on cite en exemple les accidents de la route, la plupart sont imputables à la négligence et à l'étourderie.
Au travail, le moindre relâchement d'attention peut réduire à néant nos efforts.
Il en va de même en karaté, si la préparation au combat est bâclée, le résultat sera mauvais et bien en-dessous de nos attentes car on récolte toujours ce que l'on a semé.

samedi 11 avril 2009

Pensée sur le budo de Maître Taisen Deshimaru



Pour illustrer l'article sur le Budo avec une image bien asiatique, voici une petite pensée de Maître Taisen Deshimaru, maître bouddhiste zen japonais de l'école Soto. Il est le fondateur et le principal inspirateur d'une multitude de dojos et de groupe Zen en Occident et plus particulièrement en Europe.

"Ceux qui ne veulent pas suivre l'enseignement Zen, vraie base du Budo, n'ont pas à le faire. Ils se servent alors des arts martiaux comme d'un jouet. Les autres qui veulent atteindre une dimenssion plus élevée doivent comprendre celà. Les uns sont comme des enfants jouant avec des petites voitures, les autres conduisent de vraies voitures ..."

vendredi 10 avril 2009

Budo


Je vous avoue que ca faisait un petit temps que je voulais écrire cet article. Différent de tout ce qui a déjà été évoqué sur ce blog.
Quel objectif poursuivons-nous en pratiquant le karaté ? La grosse majorité des personnes se présentent dans un club pour apprendre à se défendre. Un peu de self-défense ça ne fait pas de tort à personne hein … D’autres essaient de développer une supériorité physique et acquérir plus de sûreté de soi. Et puis on trouve ceux et celles qui veulent retrouver leur forme et perdre quelques kilos superflus. Ah oui, j’oubliais, il y a aussi la catégorie qui pratique pour sortir de chez eux et se retrouver entre potes dans un bon esprit de camaraderie, entre mecs quoi !!

Mais combien d’entre nous pratiquent pour trouver une voie intérieur, la recherche du Zen, du vide mental, à la découverte de la base du Budo ?
Développer la maîtrise de soi mais avec plus de respect de l’autre. N’est-ce pas vers cette voie que nous devons axer nos efforts ?

Dans notre pratique, il y a une recherche de perfection technique qui à elle seule justifie la consécration d’une vie entière à la poursuite de cet idéal martial. Et quand on parvient à accepter et comprendre qu’il faut du temps et de la persévérance, on réalise que la technique n’est qu’un moyen pour parvenir à un but intérieur. C'est ça le plus important.
Oui je sais, j’entend déjà certaines réactions… A peine les techniques maîtrisées, que l’âge, inéluctablement, entame la souplesse, le souffle ou l’endurance … !
Et bien c’est là que notre mental doit prendre la relève et nous aider dans la maîtrise de notre pratique. Pour nous amener un jour à pouvoir serrer les mâchoires et renoncer à frapper 'parce qu’on est ceinture noire'. Parvenir à gérer notre émotivité. S'abstraire de la menace, de soi-même ensuite pour acquérir la véritable maîtrise. C'est dans l'absence de pensées impulsives, c'est du vide que jaillit l'acte pur du karatéka. Une action violente ne se justifie pas
toujours, ou presque...

Libre à chacun de chercher son épanouissement aux dépens d’autrui, de ne poursuivre aucun but spirituel. Chacun est libre de refuser ou de critiquer un idéal. De se servir du karaté comme d’un simple sport parmi d’autres.
Mais il y aura toujours des pratiquants qui chemineront sur la voie interne du karaté. Recherchant une dimension plus élevée de leur être, de leur vie aussi.
Les meilleurs ne se trouvent pas toujours dans un dojo. Homme ou femme, l’un ou l’une, amis et complices se reconnaîtront au travers de cette petite phrase, car vous aussi vous m'aider à avancer ... vous êtes autant de phares qui éclairent ma progression.
Enfin, dans l’esprit du Budo, la vie quotidienne devient le vrai lieu du combat. C’est à chaque instant qu’il faut être conscient et accepter cet état d’esprit. Dès le lever du jour, dans notre activité professionnel, aux côtés des personnes qui comptent pour nous, des gens qu’on aime, mais aussi au-delà de toutes les épreuves que la vie nous inflige, la maîtrise de soi c’est à chaque instant.
Autant de bonnes raisons de pratiquer le karaté en creusant dans sa dimension interne.

lundi 6 avril 2009

Coup de gueule !

Est-il normal que plusieurs karatékas d’une même Ecole de style parlent des langages opposés alors que nous prétendons partager le même idéal martial ?
Et pourtant, la réalité nous rappelle que le monde du karaté, comme dans la plupart des arts martiaux ou d’autres disciplines sportives, ce monde parvient à mettre dans un même sac des gens aux motivations différentes et même opposées.
Le respect, la confiance, ces principes de base décolorent parfois et perdent leur sens premier aux yeux de quelques individus. Ils finissent par semer une confusion dans les esprits. Je suis ému par ce constat.
Etre sincère avec les gens est une ouverture de coeur. Demeurer fidèle à une ligne de conduite honnête est un signe de force.
Si nous ne parvenons pas à marcher dans une même voie, cela finira par nuire à l’épanouissement de notre discipline.
Il serait parfois judicieux de secouer le prunier !!
Ah beh voilà, c'est dit .... je me sent beaucoup mieux ....

jeudi 2 avril 2009

La standardisation


Le temps de la standardisation de notre karaté JKA a sonné. Fini les sons de cloches différents. Les interprétations diverses et douteuses. Comme le dit si bien le dicton : Il est grand temps de replacer l’église au milieu du village. Parce que à force de s’égarer, on éclate tout, on perd tout, on oublie tout. On devient un ‘tonneau vide’.

C’est une mission nécessaire mais difficile qu’entame notre Directeur Technique, Gneo Sensei. Cette politique de ‘remise à niveau’ va permettre d’avoir une version ‘unique’ de notre enseignement. Qu’un pratiquant pousse la porte d’un dojo du nord ou du sud du pays, l’enseignement du karaté doit répondre aux mêmes critères de connaissances. Cette standardisation pour nous, instructeurs, c’est avant tout avoir le privilège de recevoir et de transmettre un karaté de qualité. C’est un retour aux sources, avoir la connaissance de nos racines. Sans ces racines, nous perdons notre culture JKA, cet esprit que nous a insufflé Satochi Miyazaki Shihan.

Garder notre identité avant tout, avec cette fierté d’appartenir à la grande famille de la JKA. Faire preuve à terme d’une plus grande cohérence auprès des gens qui hésitent parfois à nous rejoindre. Nous savons tous et toutes que nous n’avons pas choisi la voie la plus facile. Notre école est exigeante mais nous bénéficions d’une image de marque partout où nous allons.

Tout le monde doit faire cet effort et s’adapter aux exigences pour qu’à terme nous puissions être à nouveau ce petit pays respecté et porte-drapeau du haut du panier JKA.

Le Kime


Le kime, un mot qui revient sans cesse dans notre jargon martial. Et pourtant, sa définition varie d’une bouche à l’autre. A quoi bon crier ‘kime … kime …’ si on oublie le sens réel de ces quatre lettres. Alors, on va essayer d’être un peu technique et précis.

Le kime est l'ensemble des principes physiques et mentaux qui interviennent simultanément lors de l'achèvement d'une technique finale, juste avant l'impact et qui sont maintenus un peu au-delà. Il fait pénétrer l'énergie développée par le coup dans la cible. C'est la phase efficace du coup. C'est l'explosion d'énergie concentrée en un point, pendant un très court instant. Il n'intervient que sur la dernière partie de la trajectoire au moment où la force du corps est totalement concentrée dans le pied ou le poing lancé, à grande vitesse. Il permet le transfère de l'énergie cinétique dans la cible au moment de l'impact. Ca c’est pour la définition.

Pour être naturel, le kime est suivi d'un temps de décontraction totale. Il s'agit essentiellement d'une sensation, d'un tout, difficile à décrire. C'est, pour un Karatéka, la manifestation de l'union du corps et de l'esprit, résultant de principes physiques et mentaux.
Mais attention, l'important est la perfection de l'ensemble du geste aussi bien au niveau physique que mental.

En effet, un coup se compose d'une intention, d'une image mentale, d'une respiration et d'une action du Hara qui dessine le geste dans l'espace et provoque le déplacement au besoin.
L'intention est la volonté de faire l'action. L'image mentale est l'image de la technique parfaite que l'on doit porter en soi, grâce à la pratique.
La respiration est l'énergie vitale, le Ki (aspect mental) et le souffle. L'action du Hara crée la force, dirige le geste et permet au membre de se mouvoir tout en restant totalement relaxé jusqu'à l'impact. A l'impact, la contraction du corps est importante mais ne doit pas être synonyme d'immobilité.

Quand on fait ‘kime’, ce n’est pas mettre la ‘pression’ comme le pensent certains karatékas, mais c’est plutôt maîtriser l’énergie.
Pensez-y … Oss !