mercredi 20 mai 2009

L'art du blocage


J’ai évoqué l’esquive dans un texte précédent, cependant, je dois admettre qu’éviter une attaque violente n’est pas du tout facile, le blocage reste un élément clé de notre bagage technique. Bien adapté, et compris aussi, il nous permet de mieux suivre le mouvement de l’adversaire et de le contrer très efficacement.

A force de pratique attentive, nous pouvons affiner notre perception de l’attaque. Je veux surtout dire par là apprendre à pressentir le moment précis ou l’autre se détermine à agir.
Il faut à tout prix éviter de travailler à deux en adoptant une attitude de frappe automatique, sans la moindre recherche de concentration. C’est ce que j’appelle la domination mentale sur l’autre. Quand je suis face à quelqu’un, que je laisse venir l’attaque, même dans cet état d’attente, je cherche à surprendre en anticipant sur l’attaque.

C’est seulement dans cette simultanéité entre la défense et l’action offensive qu’on peut trouver l’efficacité supérieure. Parce que si on demeure sur le plan de la réaction purement mécanique, du réflexe, le geste interviendra toujours ‘après’, un rien trop tard souvent, le corps risque de resté crispé et l’esprit inhibé.

Si anticiper sur l’attaque est déjà bien difficile, pressentir en plus la nature de celle-ci, sa trajectoire quand l’adversaire l’exécute sans ‘appel’, sans ce petit mouvement de préparation qui trahit l’intention, est encore plus délicat !

Il faut se situer dans la limite de ne pas provoquer l’autre en déclenchant soi-même l’attaque, mais ne pas non plus attendre passivement …Tout l’art du blocage est résumé sur ces quelques mots.
Et pour y parvenir, il n’y a pas de secret, il faut consacrer des heures à avaler des kihons, à s’imprégner parfaitement des mouvements de défense dans le vide. Même si pour une partie de pratiquants ce côté rigoureux et dur du karaté sous sa forme de kihons interminables peut sembler stérile si pas archaïque, c’est là qu’on trouve la clef du secret de l’efficacité de la parade.

En conclusion, il faut tout aussi bien se sentir capable de stopper une attaque soit avec un blocage puissant dans l’esprit de briser un bras, de propulser littéralement l’adversaire, soit bloquer en effectuant un léger crochet qui amène le poignet à la rencontre du membre adverse pour l’écarter légèrement dans une direction opposée à notre déplacement. De cette façon, le blocage accompagne d’avantage l’attaque qu’elle ne la contrarie et on peut ainsi conserver plus d’énergie pour une bonne contre attaque. Autrement dit, soit la manière forte, soit la manière légère … Mais quel que soit notre choix, il faut sans cesse à l’entraînement améliorer notre concentration, notre décontraction et notre mobilité. C’est essentiel pour écarter tout danger offensif.


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