dimanche 24 août 2008

Eco Karaté : l’objectif

Je pratique avec passion le karaté depuis presque 30 ans. Avec la conviction que notre style Shotokan JKA est le plus complet.
Mais lorsque j’observe autour de moi, mes aînés ont du mal de masquer leurs maux.
Mal de dos, articulations grippées, et j’en passe …
Alors je m’interroge … comment continuer de s’entraîner intensivement et parcourir le long chemin sinueux du budo toute une vie ?
Et tout ça en améliorant constamment son niveau …
J’ai conscience que je suis peut-être passé à côté de quelque chose d’essentiel dans notre méthode d’entraînement. D’où ma question : pourquoi avec l’âge doit-on plonger radicalement et perdre nos capacités de karatéka ?

A 46 ans, je ne veux pas m’engager impuissant sur cette pente des maux physiques. Mais mon corps est là pour me le rappeler et je dois donc adapter mes échauffements avant chaque entraînement.
Pas question de baisser les bras, ni comme le font une tranche d’instructeurs de contourner la voie difficile en s’écartant peu à peu de l’exercice du combat. En se réfugiant aussi dans un karaté trop conventionnel où le combat est presque exclu, remplacé par l'exécution insipide de quelques katas et beaucoup de « bla bla phylosophique » pour garder la face !
Je m’exerce aux katas chaque jour. Mais la démonstration d’Iida Sensei à Gand me conforte dans l’idée que la pratique du combat reste fondamentale à TOUT âge.
Malgré ses problèmes de santé, Iida Sensei a montré qu’il demeure un redoutable combattant !
Si nous avons quelques faiblesses physiques, nul ne doit s’en douter. A nous d’adopter la pratique corporelle aux difficultés diverses.

Cette image là du karaté nous permet d’éduquer notre corps de l’intérieur et de le renforcer.
C’est sans aucun doute une des solutions pour avancer toujours plus loin, en étant plus fort, mais surtout en puisant toujours autant de plaisir à pratiquer.
N’est-ce pas là l’objectif recherché ….

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Après quelques exercices d'échauffement et d'étirement, j'effectue quelques respirations profondes et conscientes, debout sur le bord du dojo. Je vide mon esprit de tout ce qui n'est pas karaté et à ce moment, il s'instaure en moi un sentiment de sérénité qui me donne la volonté d'aller jusqu'au bout de la souffrance et, parfois, bien au-delà du supportable.
Grâce à vous, mes Senseis, j'ai acquis un mental qui me permet d'affronter, comme on dit, les choses de la vie.
Pour ceux qui critiquent pour critiquer, quel que soit leur niveau de connaissance, Lao Tseu leur a trouvé ces deux adages :
- Si vous croyez savoir, vous ne savez rien ;
- Le but n'est pas le but, c'est la voie.
Je me suis attaché à compulser le dictionnaire japonais et je n'ai pas trouvé le préfixe "eco" mais bien les mots eikyô : influence, emprise ; et eikyôryoku : portée (action), impact, action (sur quelque chose ou sur quelqu'un).
Germain le Vétéran.

Salvatore Baldacchino a dit…

Tu ne trouveras pas de traduction car le préfixe 'Eco' a été utilisé dans le cadre de l'entraînement, juste pour faire passer le message entre nous, occidentaux.
On ne va pas inventer un nouveau style, ne t'inquiète pas ...
C'est juste une 'image' pour désigner une méthode d'entraînement différente.

Anonyme a dit…

A propos des faiblesses de l'âge, je te soumets cette citation :
" L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. " Pascal
Ton Frère en Légion.

Anonyme a dit…

Norihiko IDA SHIHAN a fait ses études à l'université de TAISHO la même que Satochi MIYAZAKI SHIHAN qui était son Sempai. Nombreux sont d'anciens grands Maîtres issus de cette université : Hirokazu KANAZAWA - Keinosuke ENOEDA - Hiroshi SHIRAI - Hideo OCHI - Takeshi OISHI, plus les instructeurs qui ont été à cette époque former par Masatoshi NAKAYAMA SHIHAN, tous de terribles combattants, et remarquables en kata.

Ma première rencontre avec Noriko IDA SHIHAN, date de mai 1973 lors du championnat du monde à Tokyo, nous avions été invité pour un entraînement avec les jeunes universitaires de TAISHO, et c'est là que nous avons fait la connaissance de SAWADA Senseï, il était le capitaine de l'équipe du TAISHO qui ont gagné le championnat universitaire. En 1973 par équipe, Japon - Belgique, nous avons perdu par seulement un waza ari. Le Japon champion du monde.

C'est fantastique de regarder combattre Norihiko IDA SHIHAN, oui j'écris regarder, car moi en 1973 à BEPPU lors du championnat du monde individuel, je me suis retrouvé face à lui, son 1er combat il avait gagné contre un Allemand qui est sorti avec 2 côtes cassées. Il combat comme il vit, calme, discret, et sensible. Son regard ne révèle aucune émotion, et fixe les yeux, il bloque toutes les attaques, puis avance doucement, et moi,j'avais même l'impression qu'il savait quelle technique j'allais utiliser, il a des techniques de blocage très dures, elles sont très douloureuses. j'ai fait l'expérience avec ses avant bras, je pense qu'elles sont certainement les plus dures de la JKA. Il a gagné le championnat du monde, Satochi MIYAZAKI SHIHAN était très heureux pour lui.

Les entraînements dans les universités japonaises sont extrêmement dures, pire au HONBU DOJO de la JKA, il fallait une invitation pour suivre les cours des instructeurs Sergio Gneo Senseï et moi, nous avons connu cette époque.

Voilà Mon ami Salvatore, et combien je suis d'accord avec toi : Norihiko IDA SHIHAN, nous apporte la vraie grandeur du karaté art martial.

Raymond HONORE