jeudi 23 avril 2009

Karate reality ou réalisme du karaté ...


Cette réflexion me vient à l’esprit souvent lorsque j’observe les gens (karatékas avancés) travailler avec partenaire. La dernière fois, c’était au stage de Louvain-la-Neuve.

Mais comment parler de réalisme et d’efficacité si notre partenaire ne nous porte que des ‘demi-attaques’ ? Nous ne serons jamais confronté à une situation de danger réel et notre karaté s’en trouve irrémédiablement édulcoré.
Car le constat est révélateur, dès qu’on s’exerce en mettant un peu de ‘pression’, on se fait fusiller du regard, ou on devient la bête curieuse. J’exagère un peu dans les termes, mais je ne suis pas loin de la vérité.

Dans l’exercice avec partenaire, bien des pratiquants pensent frapper sincèrement quand ils constatent que leur coup aurait porté si leur partenaire ne s’était pas écarté poliment. Mais cela n’est pas suffisant … un agresseur ne frappe pas stupidement droit devant lui. Il cherche à toucher et suit .. Il cherche surtout à surprendre, se déplace, grignote quelques centimètres, et son attaque jaillit sans appel !
Sans parler des grimaces accompagnant certains blocages ou parades. Et le durcissement des avant-bras, ça existe non ... J'aborde même pas les projections !
Le défaut aussi de beaucoup consiste à penser frapper en sachant que le partenaire va esquiver de tel côté et en anticipant son déplacement.
Frapper mécaniquement, sans ‘communiquer’ avec le partenaire ne permet pas une approche sincère du combat.
Et c’est en allant dans cette voie qu’on perd peu à peu la capacité de lire en l’autre lors d’un combat libre. Je ne pense pas ici au débutant, mais plutôt au pratiquant 'expérimenté' et qui se conforte dans cet état d’esprit bien confortable.

Par exemple, lorsqu’on s applique à plusieurs sur un bunkai, il faut un certain engagement. Pas travailler avec à l’esprit le fait de ne ‘pas toucher’ mais plutôt appliquer un bon contrôle sur une frappe ferme et convaincante. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut s’entraîner dans l’harmonie et la décontraction.
La concentration traduit toujours la sincérité d’un karatéka. Il faut être ‘authentique’ dans nos gestes et notre pratique. Pas stagner dans une attitude de ‘show’ et croire qu’on va pouvoir se sortir d’une situation à risque en évoluant de cette façon au dojo.
Nous devons toujours, même si on travaille au ‘ralenti’, rechercher l’état d’esprit ‘un coup, une vie !’
Et pas se limiter à avaler de la technique en se posant uniquement les questions ‘ma position est-elle correcte ?’, ‘Je le prend ici, je me déplace comme ça …’, ‘Tiens il m’a frappé jodan à la place de chudan …’, ‘Mon équilibre…ail ail ail !’ …
Et au final, dans tout ça, on risque d’oublier l’essentiel du travail avec partenaire : l’authenticité et le réalisme de notre karaté.
Oss !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

A 100% d'accord, c'est un d'ailleurs un problème que je rencontre régulièrement. Cherchant le "contact" (avec contrôle) pour me rapprocher de la réalité je constate que c'est mal perçu par une majorité de pratiquant "expérimenté". Peut-être qu'à un certain moment on recherche du comfort et une activité physique qui permet simplement de faire bouger un peu le sang. C'est pourquoi, et pour y avoir souvent réfléchi, la seule solution que j'ai trouvé est l'accord des parties avant le travail par deux. Et là encore il y a un fameux travail de décodage à effectuer car bien peu de Karateka expérimenté vont déclarer ouvertement préférer un contact "léger". La connaissance des personnes est le facteur clef pour moi (--> la difficulté des stages). Par ailleurs, félicitation pour votre blog.

Zakaria a dit…

beaucoup de gens ignorent cette aspect des choses ...mais pas tous...
Il y a encore plein de karatéka avec cette esprit...

mon dojo est à Huy et avec mon senseï et 5 sempaï nous travaillons comme tu l'as décrit. pourtant le reste du dojo n'en fait pas de même... de plus ils ne sont pas vraiment régulié et ne font aucun travail chez eux...

c'est triste, mais c'est comme ça pour une grande partie des pratiquants.