samedi 14 avril 2007

Noir c'est blanc

Un stage tel que celui de Louvain est l’occasion pour beaucoup d’acquérir la fameuse ceinture noire.

C’est avec un soupçon de nostalgie, que le jour de l’examen, j’observais les candidats shodan. Presque tous anxieux, et atteint de ce point à l’estomac qui ne vous lâche plus.
Pendant que je savourais mon sandwich, ils grignotaient le temps en répétant inlassablement leur programme d’examen.
Bien entendu, assis dans l’ombre, d’un œil discret, je remarquais ceux et celles touchés par les bienfaits de l’esprit martial. Comme cette jeune fille qui, isolée des autres, laissait exploser ses qualités et ses défauts, son caractère et sa rage de franchir ce cap.
En parlant d’esprit, justement, pour la plupart d’entre eux, l’obtention de la ceinture noire, c’est surtout la distinction d’un niveau avancé.

Je dirai que c’est le début de la sagesse et de l’humilité. C’est surtout apprendre à se distinguer avant tout par le comportement d’un sage plutôt que par la couleur de la ceinture.

Le chemin qui nous conduit jusqu’à la ceinture noire, c’est un peu l’apprentissage de notre alphabet. A partir de shodan, on apprend à construire quelques mots, ensuite des phrases, ensuite des chapitres, et quelques ‘dan’ plus loin, un jour, certains d’entre nous termineront l’écriture d’un livre.
Voilà l’image que je donne aux élèves qui se torturent souvent l’esprit bien trop tôt quant au passage du grade shodan.

Le passage de ‘la noire’, c’est le début d’une longue recherche personnelle sur le karaté. C'est commencer sa propre phase d'analyse sans brûler les étapes.
Une route semée d’embûches et d’interrogations.
Jour après jour, apprendre à reconnaître ses imperfections pour s’améliorer au fil du temps.

Décrocher sa ceinture noire, c’est redevenir une ceinture blanche au plus profond de soi.
Une ceinture qui noircit avec le temps …

Aucun commentaire: